A peine remis d’une deuxième étape de la Solitaire du Figaro éreintante, Fabien Delahaye doit se projeter sur la troisième manche. Longue de 624 milles, au départ de Fécamp, elle emmènera les skippers au sud de l’Angleterre qui devront ensuite enrouler une marque à Saint Gowan en mer Celtique avant de rejoindre Roscoff via les îles Scilly. Une belle étape qui réunit les ingrédients habituels : trafic maritime, baies piégeuses, courants, effets de site… Départ de Fécamp à 12h ce dimanche 5 septembre !
Cette troisième étape marque également la mi-course. Auteur de très beaux débuts de manches depuis le grand départ de Saint Nazaire, le skipper de Groupe Gilbert est actuellement neuvième du classement général provisoire. Il reste concentré et déterminé, il sait que les classements se font et se défont très vite, rien n’est encore terminé sur cette Solitaire 2021.

Nous sommes à un moment clé de la Solitaire du Figaro : la mi-course. Est-ce que cela change quelque chose à la veille du départ de la troisième étape ? 

« J’aborde chaque étape comme une course. Malgré tout la fatigue commence à s’accumuler pour tout le monde et ça entre forcément en ligne de compte. On attaque cette troisième étape avec un degré de fatigue plus important qu’au départ de Saint Nazaire, au fur et à mesure on est de plus en plus en déficit de sommeil. On a eu du temps à Fécamp pour se retaper, c’est une bonne chose. Ça nous a permis de panser pas mal de petits bobos, les problèmes cutanés, musculaires. On tire sur les organismes, on est arrivé cassés à Fécamp, surtout après un début de Solitaire délicat, éprouvant physiquement lors des deux premières étapes. »

 

Comment se profile cette étape entre Fécamp et Roscoff ?

« La météo s’annonce plus clémente, cela devrait donc être plus vivable à bord. Mais le niveau est tel qu’il n’y a pas de repos possible, on est toujours en tension, sur le qui-vive, on ne peut pas se relâcher. Le moindre petit coup coûte très cher en Figaro Bénéteau 3, notamment cette année. On sent que la majorité a compris comment marchait le bateau, certains bateaux se détachent même encore plus du lot, ils vont très vite à certaines allures. C’est donc compliqué de faire son trou et de faire une étape dans les 10.
De mon côté, il y a eu du bon sur les deux premières étapes. Je suis en train de gommer certains de mes points faibles à certaines allures, j’ai bien progressé entre la première et la deuxième manche. Il me manque ce petit plus en vitesse par moment qui me permettrait de bien finir mes étapes. Rien d’irréversible, il faut continuer à travailler. La Solitaire est longue, il ne faut pas cesser de progresser pendant un mois. »

 

Mentalement cela change-t-il quelque chose de se dire qu’il ne reste plus que deux étapes ?

« Il est vrai que psychologiquement c’est un moment fort, on sait qu’à la fin de celle-là il n’en restera qu’une. On se rapproche de la fin donc le général se dessine, il ne faut pas rater une étape. Et quand on voit le morceau qui nous attend avec la dernière étape, on est loin de la fin. »