Après trois jours d’escale à St Quay Portrieux, Fabien Delahaye s’apprête à prendre le départ de la deuxième étape de la Solitaire du Figaro ce dimanche 6 septembre à 11h, direction Dunkerque via les côtes sud de l’Angleterre sur un parcours de 404 milles. Cinquième au classement général à seulement 12 minutes et 55 secondes du leader, le skipper de Laboratoires Gilbert sait que rien n’est fait et que la Solitaire ne fait que commencer. Il n’empêche, sa belle entame de course récompensée par une cinquième place à l’arrivée avec très peu d’écart sur le premier met forcément en confiance pour la suite. Fabien Delahaye est prêt pour cette nouvelle manche qui s’annonce piégeuse entre courants et zones interdites à la navigation.

 

Comment te sens-tu à la veille du départ de la deuxième étape ?

« Je me sens bien, je suis reposé. J’ai suivi mon rythme habituel pendant l’escale : kiné tous les jours et beaucoup de repos. De manière générale, je suis plutôt content de la façon dont je gère mes rythmes en ce début de Solitaire, j’ai réussi à me reposer régulièrement sur la première étape, à manger correctement. Aujourd’hui, veille de départ, je me concentre presqu’exclusivement sur la météo, j’enchaîne les briefings afin d’avoir le parcours et la situation météo parfaitement en tête. Je boucle également mon avitaillement, tout a été préparé dans des caisses en amont du départ afin que je gagne du temps avant les étapes. »

 

Quelles seront les principales difficultés de cette deuxième étape entre St Quay Portrieux et Dunkerque ?

« Sur le papier, ce parcours est très piégeur car il y a beaucoup de courants et de passages-clés. Quitter St Quay pour rejoindre la Manche devrait se faire sans trop de difficultés mais il faut toujours réussir à s’extirper d’une flotte de 35 bateaux avec des bords obligatoires sur les premières heures de course. C’est toujours compliqué de faire son trou et de trouver du vent frais pour ne pas subir un retard sur les concurrents dès le départ.
Le passage en Angleterre va également tout conditionner : si l’on est dans un schéma rapide, les premiers peuvent passer avec le courant alors que les suivants restent bloqués à une pointe avec la renverse. Subir un passage à niveaux, c’est toujours le risque sur ce genre d’étape. »

 

Ensuite vous effectuerez une deuxième traversée de Manche…

« Sur le papier, il n’y a pas de risque évident pour cette traversée de Manche. Sauf qu’il y a beaucoup d’algues et c’est un gros sujet pour nous sur l’eau. Elles nous ralentissent beaucoup et nous sommes obligés de réaliser des marches arrière pour les enlever ou pire, de plonger. Autre difficulté, Antifer qui est une zone à forts courants donc on va avoir le même scénario possible d’élastique qui se tend et se détend. Cette deuxième étape comprend aussi beaucoup de zones interdites, notamment le DST de Calais. Quand on remontera vers Boulogne, en approche du cap Gris Nez, nous serons dans un couloir très réduit jusqu’à l’arrivée. De toutes façons, le terrain de jeu va se limiter dès que l’on arrivera en Baie de Somme. »

 

Tu accuses très peu de retard sur le leader du classement général, ça met en confiance ?

« J’ai très peu de retard sur Xavier mais j’ai très peu d’avance sur le 30ème aussi ! Étant donné les écarts très réduits, je pense qu’il faut oublier qu’il y a eu une première étape. En revanche je n’oublierai pas que j’ai des repères de vitesse par rapport à la flotte, que la première étape s’est bien passée et que je suis capable de faire une manche devant. Tout ça met un petit coup de moral en plus par rapport à ceux qui ont pris un petit caramel au classement. Je pense que certains risquent d’être plus fébriles que d’autres. Mais concernant le classement général, j’estime que l’on est encore tous à égalité. L’écart c’est juste un écart de confiance, c’est important d’avoir fait une belle première étape pour rentrer dans sa Solitaire. »